“Parents immigrés et école dans le contexte des quartiers populaires (Roubaix)” par Hedi SAIDI
Hedi Saidi
MCF-HDR Institut social de Lille
Novembre 2018
Pour les parents immigrés et avec la scolarisation des enfants, le retour définitif, qui est renvoyé aux calendes grecques a, en fait, surtout une fonction symbolique, la réussite « là-bas » apparaissant de plus en plus improbable. Le premier résultat de cette dynamique, c’est, à terme, de déplacer la réussite sociale : c’est « ici » qu’il va falloir réussir et non plus là-bas. Or, dans le pays d’immigration, les chances de promotion sociale par le travail sont faibles, en dehors du recours à l’appareil scolaire dont seuls peuvent, au sein de la famille, bénéficier les enfants (A. Zehraoui, 1994). Ces derniers et surtout les garçons vont donc devoir incarner la réussite d’un projet dont le père est porteur. Le chef de famille va transposer en la monnayant la réussite qu’il n’est pas parvenu à obtenir sur ses enfants dans le but de valoriser son image dans le pays d’immigration.