40e colloque : Politique(s) de l’éducation : des idéologies au pragmatisme ?
Colloque national à Lyon les 16, 17 et 18 mars 2018
En consacrant son colloque 2018 à ce thème, l’AFAE souhaite réfléchir aux relations de plus en plus complexes que le projet éducatif entretient avec la sphère des politiques. Depuis la République de Platon et la Révolution française, on sait bien que l’éducation est étroitement liée à l’organisation de l’espace civique : former l’individu est (aussi) former le citoyen. Mais si l’éducation conserve évidemment une dimension politique, celle-ci s’inscrit dans un espace et un temps beaucoup moins univoques que naguère. Le champ lui-même du politique se laisse de plus en plus difficilement caractériser par les lignes de force anciennes. Les lieux de décision paraissent multiples et parfois incertains. Le reflux des grandes idéologies conduit à douter de leur valeur explicative, et l’on voit apparaître le souhait d’approches plus pragmatiques.
Sur quoi se fondent aujourd’hui les politiques éducatives ? Entre idéologies et constats scientifiques, sociaux ou économiques, comment se construisent les partis pris (et les prises de parti) en matière de politique de l’éducation ?
Entre mondialisation et volontés de décentralisation, voire d’autonomie des établissements eux-mêmes, où se prennent aujourd’hui les décisions ? Et qui sont les nouveaux acteurs des politiques de l’éducation, au moment où bien des jeux de rôles traditionnels semblent rencontrer leurs limites ? Le développement du numérique et des nouveaux médias a bouleversé les modes d’accès au savoir, dont l’école a de moins en moins l’exclusivité. Le champ de la politique éducative ne se résume pas au politique officiel, revendiqué en tant que tel. La société civile agit de façon plus informelle mais très active : comment prendre en compte cette nouvelle dimension ?
C’est aussi le temps des politiques éducatives qu’il nous faudra interroger. Il est devenu banal de constater l’accélération du tempo politique, et de s’inquiéter de la pression du court-terme, contradictoire avec le projet éducatif lui-même. Comment, derrière les changements en dents de scie (souvent liés à des marqueurs politiques), identifier et préserver les constantes et le véritable temps de l’action éducative ?
Alain Boissinot, Président du conseil scientifique
Retrouvez les actes du colloques dans le numéro 159 (2018/3) de la revue Administration et Éducation :