31e colloque national : De l’orientation à l’insertion, la formation face à la mondialisation
De l’orientation à l’insertion, la formation face à la mondialisation
Amiens, 20, 21 et 22 mars 2009
Suite aux nombreux débats sur l’orientation, le projet de chaque élève face au marché du travail semble prioritaire. L’insertion est désormais considérée dans une vision globale de formation du futur citoyen. Pour cette raison, l’École et l’université s’interrogent sur l’employabilité de leurs diplômés. Après avoir, jadis, limité la formation dite “professionnelle” à celle des ouvriers, l’analyse actuelle conduit à reconnaître la professionnalité d’un médecin, d’un enseignant ou d’un ingénieur et de leur formation. À l’université, les Masters professionnels se multiplient. À court ou moyen terme, chaque élève devra donc suivre une telle formation professionnelle. Un nouveau cadre se dessine : la formation tout au long de la vie et la diversité des parcours sont désormais des réalités qui doivent être prises en compte dans toute orientation. Par ailleurs, la volonté de créer un espace éducatif européen est de plus en plus prégnante : mise en cohérence des systèmes de certification, reconnaissance mutuelle de diplômes, création de programmes incitant à la mobilité internationale, évaluation des systèmes de formation sur la base d’indicateurs partagés. De plus, l’économie mondiale impacte les objectifs des systèmes éducatifs, en particulier, pour le nôtre, dans l’usage des diplômes professionnels, du CAP au titre d’ingénieur. En Europe, la co-évaluation des diplômes est annoncée pour 2010. Les lois de décentralisation et la déconcentration des services de l’État font aujourd’hui de l’échelon régional celui de la mise en oeuvre des politiques publiques d’orientation, de formation et d’insertion, avec un affichage d’objectifs régionaux, nationaux et internationaux. De plus le développement de l’apprentissage, la multiplicité des acteurs de la formation et la concurrence des dispositifs rendent peu lisibles les parcours possibles. Tout cela pose la question de la gouvernance du système en vue d’améliorer la formation et l’insertion des élèves comme des adultes. Les contenus de formation, la mise en oeuvre dès l’école primaire d’une approche par les compétences, la lutte contre les sorties sans qualification, le développement de l’apprentissage public ou l’individualisation des parcours et des pédagogies pour les élèves, les apprentis et les adultes sont donc questionnés. L’Éducation nationale, en particulier les EPLE et les chefs d’établissement, est amenée à s’interroger sur la façon d’améliorer l’orientation dans une perspective mondiale de formation tout au long de la vie. Les évolutions envisagées renvoient à la gestion des ressources humaines : comment recruter, former et accompagner les personnels ? Éclairées par les évolutions internationales, ces questions seront posées d’abord sous forme d’un état des lieux, puis à la recherche d’évolutions souhaitables. Les voix diverses qui se feront entendre – la parole sera donnée à des cadres et des enseignants, aux parents d’élèves, aux universités, à d’autres acteurs de l’État, à des Conseils régionaux, aux entreprises, aux chambres consulaires et aux partenaires sociaux – permettront d’aborder cette thématique dans toute sa richesse et sa complexité.
Nous tenterons ainsi de dégager les principaux enjeux de la formation initiale et professionnelle dans un système éducatif dont l’ambition est de permettre l’insertion et l’épanouissement personnel des citoyens de demain, et leur adaptabilité à une société en constante mutation.
Alain BOUVIER, Président de l’AFAE, Membre du Haut Conseil de l’Éducation