En 2005, quand Alain Warzee, président de l’AFAE, me proposa de me porter candidat pour être membre du conseil d’administration de cette association que je connaissais depuis longtemps et appréciais beaucoup, je ne savais pas que quelques mois plus tard, il arriverait à la fin de son mandat, qu’il ne souhaiterait pas le renouveler et qu’il proposerait au conseil de m’élire comme président, ce qui fut fait. Bien sûr, je lui avais donné mon accord.
J’aurai fait deux mandats. Ces six années de présidence m’auront permis de mieux connaître l’association, la diversité de ses membres, son fonctionnement, de découvrir ses problèmes, de l’orienter dans certaines nouvelles directions et d’en apprécier les premiers effets. Une rare chance m’a été donnée de disposer d’un temps suffisamment long, ce que je n’imaginais pas au départ.
En termes d’organisation, une association se distingue d’un établissement public ou d’un service de l’État. Elle repose sur l’adhésion de ses membres (mais en fait, adhésion à quoi ? Je reviendrai sur ce point), sur le volontariat (d’où une extrême lenteur de mise en œuvre des projets) et tient beaucoup à la convivialité des rencontres, très marquée à l’AFAE, ce qui ne va pas à l’encontre de la qualité des travaux menés, bien au contraire.
Dès le premier CA que je présidai, pour favoriser le travail en équipe, je fis approuver la composition d’un bureau élargi (alors non présent dans les statuts), composé des 2 vice-présidents, du secrétaire général, de l’agent comptable, du rédacteur en chef de la revue et de plusieurs chargés de mission avec lesquels les réunions se firent par conférences téléphoniques entre les conseils d’administration.
Les assistantes
Le départ de Valérie Tehio et l’arrivée de Carine Duvillé comme « assistante du président » (c’était l’expression de l’époque) ont immédiatement attiré mon attention sur le rôle ultra-précieux de l’unique permanente à qui tout revenait. Ce poste est un analyseur de notre association. Il est marqué par la solitude dans le travail, ressenti à partir de la seconde année : la première passe très vite ! Il faut tout découvrir d’un monde complexe. Cela conduit les assistantes à ne rester guère plus de 3 ans, et encore pas toujours. C’est un redoutable problème pour la mémoire de notre association et la continuité de ses activités, organisées de façon très massée sur certains jours de certains mois. Enfin, avec mon élection, ce travail devenait encore plus solitaire pour l’assistante puisque je résidais en province.
Elle était alors payée par le ministère. En fait, par convention, un poste était mis à notre disposition depuis des années. J’appris très tôt que pour les associations cela ne se ferait bientôt plus et qu’en lieu et place, la DGESCO nous accorderait une subvention rediscutée annuellement, ce qui fut fait. Pourrions-nous dès lors conserver notre indépendance ? Si la première année la subvention couvrit presque le salaire en question, nous comprîmes que, d’année en année, elle irait en décroissant, que nous aurions à chercher d’autres ressources et qu’il fallait bâtir un nouveau modèle économique pour l’AFAE si nous ne voulions pas disparaître. Pour illustrer ce que cela signifie, je me souviens de notre surprise lors d’un jury de recrutement d’une nouvelle assistante : une candidate de qualité, professeur agrégée en fin de carrière, nous indiqua le montant de son salaire en précisant qu’il devrait être complété de l’équivalent des 6 HSA (d’agrégée) qu’elle touchait jusque-là ! Impossible pour notre modeste budget. Notre association dut quitter le monde des Bisounours et se lancer dans la vraie vie ! Nous maîtrisons cela aujourd’hui ; notre révolution financière est faite et réussie, merci Justin !
L’esprit de l’association
En 2006, la perspective des 30 ans de notre association nous incita à nous pencher sur son histoire. Nous organisâmes un séminaire interne pour repartir des intentions des fondateurs (plusieurs étaient encore vivants), de leur vision initiale, distinguer les principaux caps franchis et l’évolution dans le temps de nos sujets de préoccupation. Il fut clair que nous avions par nos réflexions souvent précédé et inspiré les évolutions majeures du système ; il fallait donc continuer dans cette voie. Notre « grand sage », Bernard Toulemonde, veilla à ce que rien d’important ne fût oublié.
Pour ce séminaire, nous eûmes la grande joie qu’André de Peretti (il avait alors plus de 90 ans) vînt enrichir nos échanges avec le talent que nous lui connaissons. Par la suite, Carine Duvillé obtint de lui une précieuse interview de plus de deux heures, qui mériterait d’être déposée au musée de l’éducation.
Parmi les points qui émergèrent de nos échanges, on nota la grande ouverture de notre association, qui rassemble d’anciens membres de cabinets de gauche et de droite, d’anciens recteurs nommés sous divers gouvernements, etc. Lors de nos colloques nationaux il est arrivé qu’interviennent sous des formes variées un ministre, un directeur de cabinet ou le DGESCO. Mais notre association tenait et tient encore à n’être ni inféodée à l’institution, ni en opposition avec elle. Elle se positionne un peu comme un think tank. Mais nous savons aussi que ce point qui nous réunit n’est pas suffisant pour mobiliser et entraîner l’adhésion.
Outre ces questions, je découvrais que nous étions face à une série d’autres problèmes à régler.
Curieusement peut-être, le premier concernait l’international, mais en fait l’Europe. Notre association avait été engagée par ses fondateurs dans la création d’une association européenne d’associations nationales. Au fil du temps, notre engagement réel n’avait fait que décroître malgré les colloques internationaux et les productions de cette association européenne. Surtout, on touche au nerf de la guerre : les règles financières, imaginées au départ pour que les pays les plus riches supportent les moins nantis, faisaient que nous étions devenus le principal bailleur de fonds, avec un accroissement régulier directement lié à notre démographie en augmentation. Ce n’était plus supportable par notre budget et cela ne pouvait qu’empirer. Il fallait donc nous retirer en douceur, de façon bien préparée, pour ne pas faire s’écrouler tout l’édifice : c’était le risque. De plus, nos membres fondateurs encore actifs ne voyaient pas cela d’un bon œil ; ils ne devaient pas se sentir désavoués par la jeune génération.
Je demandai à Roger-François Gauthier, vice-président, de prendre cette mission comme responsabilité principale, tout en faisant émerger au sein de l’AFAE une nouvelle politique plus active en matière de relations internationales. Le désengagement fut réalisé de façon satisfaisante, puis Roger-François créa et anima pendant plusieurs années un groupe de travail sur ces questions qui conduisit, plus tard, à imaginer le colloque de Strasbourg. Ce fut une grande réussite, à la suite de laquelle, un peu contre son gré j’en conviens, Roger-François accepta de me succéder à la présidence l’AFAE. Comment donc une page se tourne…
Notre association est ouverte à des éclairages internationaux via son excellente revue et ses colloques nationaux et régionaux. Cependant, à proprement parler, elle n’a pas de relations internationales ; après le colloque de Strasbourg le soufflé est retombé. Nous sommes seulement intéressés par quelques éclairages venus d’ailleurs. Est-ce simplement le reflet de notre culture administrative franco-française ? Le temps est sans doute venu de reprendre cette question.
Problèmes logistiques
Comme toute organisation, même modeste, notre association a besoin d’un matériel de secrétariat solide et performant. Ce fut longtemps le cas, mais à une époque moins complexe et moins évolutive. Les outils dont le siège disposait en 2006 étaient anciens, dépassés, difficilement modifiables, impossibles à lier aux nouvelles applications informatiques, sources d’erreurs et de confusions. Leur utilisation très laborieuse était le simple reflet des débuts de l’informatique et des bricolages savants d’alors. L’assistante passait l’essentiel de son temps à faire de vaines recherches d’informations et à corriger, corriger à nouveau et corriger encore !
Un audit rapide que nous avions commandité confirma cela. Nous n’avions aucune statistique fiable, ni sur les adhérents, ni sur les abonnés et, d’année en année, nous nous réjouissions de nombres extraits des ténèbres que nous citions à l’envi et, l’avenir nous le dira, qui ne correspondaient pas du tout à la réalité ! Enfin, nous ne savions rien de précis sur nos adhérents pour répondre à la légitime et lancinante question : « Qui sommes-nous ? ».
Sous la responsabilité de Nora Machuré, vice-présidente, nous avons alors entamé un long processus qui a conduit, par étapes, d’abord à renouveler et augmenter le matériel informatique, complété d’une photocopieuse performante, d’un téléphone moderne… Ceci fait, nous comprîmes que les applications elles-mêmes étaient à remplacer et qu’il fallait sortir d’un bricolage certes très sympathique mais inefficace.
Deux stratégies s’offraient à nous : la première, lente mais économique, en faisant appel aux ressources techniques de volontaires au sein de notre association, l’autre en nous tournant vers des professionnels garantissant le résultat et les délais, mais à des tarifs non négligeables.
Notre culture associative nous poussa à choisir d’abord la première solution, mais avec des succès lents et très partiels. En outre, les nouvelles nécessités techniques, notamment avec l’usage d’Internet, le développement de notre site et les productions numériques, évoluaient plus vite que nos lentes adaptations successives. L’écart entre le nécessaire et le réalisé se creusait. Les nombreux îlots de non-qualité rendaient l’ensemble défaillant et le système en place continuait à prendre une partie considérable du temps de notre assistante, pour des résultats que le conseil d’administration, à juste titre, trouvait insatisfaisants. Nous passâmes alors à une étape plus professionnelle, mais qui, en fait nécessita encore plusieurs années.
Aujourd’hui, avec l’arrivée de Catherine Moisan, ce long processus, typique du temps des associations, a abouti. En particulier nous connaissons enfin le nombre exact de nos adhérents, de nos abonnés, nous avons fait disparaître les redoutables confusions entre année civile et année scolaire (culturellement pas facile !). Nous savons aussi qui sont nos adhérents et nous pouvons donner aux régionales des informations fiables. Enfin, l’utilisation des outils numériques contemporains est possible, y compris sur le registre financier. Donc un lent mais spectaculaire progrès !
Les publications
Notre association était connue et appréciée par la qualité de ses productions : la revue Administration et éducation, le SEF (un remarquable succès, régulièrement réédité), et le site. Du plus classique au plus nouveau.
Notre revue vit et se développe grâce à ses rédacteurs en chefs successifs, tous de très grande qualité (Paul Quenet et Yannick Tenne, puis Françoise Martin Van Der Haegen et Lydie Klucik) et à son riche comité de rédaction. Il a de plus en plus accueilli en son sein des personnes de grand talent. Plus rare pour les revues en sciences humaines : les membres de ce comité viennent aux séances de travail ! En outre, ils contribuent à la veille bien nécessaire, aux échanges, et aident à la coconstruction de chaque numéro ; plusieurs sont simultanément en préparation et collent aux questions chaudes de la période, les sujets de l’année à venir étant arrêtés en conseil d’administration. On peut mesurer l’impact de la revue à l’usage important qu’en fait l’ESENESR.
Le succès du SEF s’est confirmé d’édition en édition, mais le travail de mise à jour de chacune allait en se complexifiant : comment conserver des éléments anciens qui éclairent l’histoire du système éducatif, tout en intégrant les nouveautés, nombreuses et bien nécessaires aux candidats qui préparent des concours (notre principal lectorat), tout cela sans faire un ouvrage dont le volume deviendrait monstrueux ? Faut-il le compléter d’une version numérique ? Ou même, pensaient certains, avoir seulement une telle version ?
Lorsque la question s’est posée en 2006, je vis là l’occasion de passer à une approche radicalement nouvelle : que nous ayons désormais une version numérique régulièrement actualisée et que la nouvelle édition papier, lorsqu’elle serait rendue nécessaire, se fasse de façon quasi automatique à partir de la version numérique existant alors. Ce principe simple fut accepté par le CA, mais sans qu’on en apprécie bien toutes les conséquences concrètes.
Une première version numérique vit très laborieusement le jour. Mais, pour dire vrai, les rapports à instaurer entre versions papier et numérique ne furent pas clarifiés et ce sujet est encore en train d’évoluer ; le chantier est devant nous… On retrouve là, une nouvelle fois, le temps des associations, mais peut-être aussi un effet de la culture « Éducation nationale » !
Le site de l’AFAE fut une autre histoire. Il existait depuis quelques années et l’assistante faisait des mises à jour lorsqu’elle en avait le temps, c’est-à-dire pas souvent. Ce site « à l’ancienne » n’était plus adapté et dégradait l’image de l’association. Nora comprit qu’il fallait vite prendre des initiatives, ce qu’elle fit d’abondance avec l’accord du CA. Au point qu’un jour je découvris presque par hasard que nous avions désormais deux sites ! L’ancien, devenu vieillot, était difficile à adapter aux usages contemporains, il en avait donc fallu un autre.
Aujourd’hui nous n’en avons plus qu’un (ouf !) et il devient, comme dans toute organisation contemporaine, une pièce essentielle, sans doute pas encore assez utilisée : les cultures professionnelles ne changent pas du jour au lendemain !
Les associations régionales
Notre association nationale ne serait rien sans l’implication de ses 30 régionales. Je compris vite qu’une extrême diversité régnait depuis les moins actives ou inexistantes, à celles qui se distinguaient par de magnifiques rencontres régionales. Les académies de Nantes et Rennes sortaient du lot par l’ampleur de leurs activités, ce sujet fut abordé plusieurs fois en conseil d’administration. C’est alors qu’un administrateur lança l’idée que chaque régionale pourrait s’organiser sur un mode associatif (avec autant d’associations que de régionales actives) et donc avec une très large autonomie financière. L’AFAE deviendrait ainsi une sorte d’association fédérale aux responsabilités limitées. Le débat fut lancé au sein du CA qui soulevait que, dans un tel schéma, le risque de faiblesse du responsable local serait grand face au recteur, au président de Région et aux autres autorités locales. D’où tiendrait-il sa légitimité ? Quelle serait vraiment sa capacité d’agir ? Comment serait-il choisi ? Qui préserverait l’identité de l’AFAE nationale ? Les questions se multipliaient et les discussions, bien nécessaires et qui durèrent plusieurs mois, risquaient de laisser des marques profondes et durables.
Je proposai alors en CA que l’on précise dans nos statuts le rôle et les responsabilités des régionales, qu’on leur garantisse selon certaines règles les moyens financiers pour fonctionner, de façon simple, rapide et non bureaucratique, en liaison directe avec notre agent comptable Justin Azankpo, et que nous créions un Conseil des régionales, réuni une journée par an par le président de l’AFAE accompagné de membres du CA. Cela fut voté à la quasi-unanimité, puis les statuts furent modifiés et Marie-Ève Thévenin fut chargée de veiller aux liens avec les régionales pour les développer. Ce Conseil, apprécié, s’est depuis réuni chaque année et beaucoup de régionales envoient deux personnes. C’est un excellent lieu pour des échanges de bonnes pratiques, notamment sur l’organisation de rencontres ou de colloques régionaux. Mais aussi pour éclairer et inspirer le CA.
Les colloques nationaux
Le colloque national annuel est pour l’AFAE le moment symbolique fort de ses activités. C’est le temps des retrouvailles et de la convivialité. Il est apprécié par tous. Il est organisé sur un format et un calendrier qui ne varient guère et selon une procédure bien rodée. Très tôt, courant mai, le CA choisi le thème et désigne un conseil scientifique ad hoc chargé de préparer les contenus qui seront, in fine, approuvés par lui.
Pendant longtemps les colloques se sont tenus dans les locaux de l’INSEP, dans l’académie de Versailles, dans des conditions que certains trouvaient un peu spartiates et de qualité déclinante. Nous décidâmes de tenter à nouveau l’expérience d’une organisation en province, à l’image de ce qui s’était fait à Lyon en 2004. Bordeaux proposa sa candidature qui fut acceptée car l’équipe locale était très solide et dynamique. Elle eut à travailler avec le siège, en liaison avec le Conseil scientifique. Elle était appuyée par le président de l’AFAE pour les contacts avec le recteur et les présidents de plusieurs collectivités territoriales à qui nous demandions un appui financier. Ce colloque fut une grande réussite et contribua à renforcer encore l’équipe locale.
Alors que certains membres du CA avaient vécu cet épisode provincial comme un simple intermède en pensant que les colloques suivants se referaient à l’INSEP, la satisfaction avait été telle que plusieurs académies se portèrent candidates pour accueillir le suivant ou celui d’après. Une nouvelle tradition venait de naître et depuis, chaque année, la nouvelle équipe locale tente de faire encore mieux que la précédente. La barre est aujourd’hui placée très haut ! Et lorsque l’académie de Versailles, à son tour, nous accueillit, cela n’avait plus rien à voir avec l’INSEP. Le temps avait fait son œuvre.
Ces colloques nous donnent l’occasion de faire le point sur une question vive en invitant les meilleurs spécialistes français et étrangers. En amont, la revue contribue à sa préparation sous des formes variables suivants les années, et les conférences du colloque alimentent un numéro construit en évitant l’ennuyeuse forme « actes du colloque » qui a peu d’attrait pour les lecteurs. Au contraire, il est enrichi par des appels à des auteurs supplémentaires ; en gros, c’est un numéro presque comme un autre.
Les noms de l’AFAE et de sa revue
Vers la fin de mon second mandat, la question du nom de l’association était toujours en débat. À l’époque, le deuxième « A » de AFAE signifiait « administrateurs ». Or les inspecteurs pédagogiques et a fortiori les enseignants et CPE ne se reconnaissaient pas derrière ce terme. Fallait-il changer le nom de l’association ? Toutefois, un consensus s’était établi sur l’importance de préserver l’acronyme AFAE, désormais connu et bien présent dans le paysage professionnel. Notre nouveau nom éventuel devrait exprimer un souci d’ouverture plus large que les seuls « administrateurs ». Lors de la dernière assemblée générale que je présidai, je proposai que le terme « administrateurs » soit remplacé par « acteurs ». Le vote à main levée fut largement positif et lors du CA qui suivit, la décision fut prise sans trop d’à-coups. Il avait donc fallu plusieurs années ; ainsi fonctionnent les associations…
Une autre question vive se posa également : le nom de la revue, Administration et Éducation, n’évoque pas l’AFAE et « administration », là encore, semblait devenu inadapté aux yeux de certains de nos adhérents. Nous eûmes donc à nouveau de ces débats internes dont raffolent les associations du monde éducatif ; mais il fallait vite trancher et le conseil d’administration décida, sagement à mes yeux, que le nom de la revue serait conservé, en particulier en raison de sa notoriété qu’il fallait précieusement conserver, y compris pour les moteurs de recherche.
Le rôle du président
Je n’ai rien dit de l’un des aspects du rôle du président tant il va de soi : assurer les relations avec le Ministre et son cabinet, surtout lors des changements qui sont fréquents, et avec la DGESCO. Son Directeur général[1] vint même lors d’un colloque national, en 2011, faire une conférence ; il exerce aujourd’hui de beaucoup plus larges responsabilités ! Cela me fut alors vivement reproché par certains. En fait, l’AFAE est une pépinière de futurs ou d’anciens ministres, de futurs ou anciens directeurs de cabinets, de futurs ou anciens recteurs… C’est le fondement de sa culture professionnelle spécifique, exceptionnelle, proche, disions-nous plus haut, de celle de certains think tanks. Elle est précieuse. Il faut donc la préserver.
Le président assure aussi les liens avec les différentes autorités au sein de l’académie où le colloque national est organisé, ainsi qu’avec des associations partenaires comme Éducation et Devenir ou les Cahiers pédagogiques, avec des syndicats, en particulier le SNPDEN, avec la Mission laïque française ou l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), mais là, disons-le, nous le fîmes sans un véritable suivi digne de ce nom pour ces deux derniers organismes qui, pourtant, nous étaient acquis et pouvaient beaucoup nous apporter. Je plaide coupable.
Je n’oublie pas les liens avec les médias, ou avec des entreprises privées (comme Microsoft), ainsi que le CIEP, l’ESENESR et le CNDP devenu Canopé. L’un des membres du CA, Renée Cerisier, fut chargé de négocier et suivre les accords passés avec ces trois dernières institutions.
Ces six années de présidence de l’AFAE auront été pour moi une période très enrichissante, humainement gratifiante et que j’ai beaucoup aimée.
Alain BOUVIER
[1] À l’époque, il s’agissait de Jean-Michel Blanquer.