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Débats et Propositions

“La journée académique de la pédagogie, miroir de la créativité des professeurs et des territoires” par Éric PENSO           

« La journée académique de la pédagogie, miroir de la créativité des professeurs et des territoires »

 

Éric PENSO           

Elisabeth CARVIN        

Hervé FOURMENT     

 

La journée académique de la pédagogie (J.A.P) est instaurée dans l’académie d’Aix-Marseille depuis 2016. Véritable « concours Lépine » de la pédagogie, elle permet aux enseignants, de la maternelle au lycée, de présenter des actions qu’ils ont imaginées pour leurs élèves, avec la volonté de les aider à surmonter leurs difficultés d’aujourd’hui et de relever les défis de demain.

Cette manifestation s’apprête à fêter sa cinquième édition le 21 mars prochain. Durant cette même période l’académie d’Aix-Marseille a choisi d’organiser son territoire en 21 réseaux construits en fonction du parcours des élèves. Le fonctionnement de ces réseaux académiques repose sur une démarche privilégiant l’horizontalité du dialogue et de la prise de décision. Les réseaux académiques offrent ainsi aux enseignants du premier comme du second degré, des espaces d’échanges et de collaborations autour de problématiques pédagogiques communes, à l’école, au collège et au lycée (général, technique ou professionnel), sur la base d’un diagnostic et d’objectifs partagés.

Les réseaux académiques se sont peu à peu révélés comme des incubateurs d’initiatives pédagogiques qui se retrouvent exposées, discutées et diffusées lors de la J.A.P.

La J.A.P nous offre ainsi une belle opportunité de nous interroger sur la plus-value que peut apporter un pilotage éducatif pensé délibérément de bas en haut. Autrement dit, comment partager l’inventivité des professeurs ? Comment susciter un échange de pratiques entre eux ? Comment partir de ces initiatives de terrain pour faire émerger un projet académique, voire régional ?

Légende : les chiffres représentent le nombre d’actions que chaque réseau a présenté lors de la quatrième édition, le 30 mars 2019. Un réseau fédère entre 8 et 25 établissements du second degré, 20 à 60 groupes scolaires (premier degré).

 

Le réseau académique apparaît comme la bonne échelle territoriale pour faire connaître son action et la mettre en œuvre, en parler à d’autres, mettre en résonance les idées et les compétences, créer ainsi une émulation pédagogique. Une instance est tout particulièrement propice à ces échanges de pratiques : il s’agit du   conseil pédagogique de réseau. Ce dernier offre une tribune de choix aux porteurs de projet, et permet de susciter l’envie des professeurs d’aller plus loin : organisation d’observations croisées en classe (entre pairs),  formulation partagée de besoins de formation, mise en œuvre d’actions pédagogiques concertées… au sein du conseil pédagogique de réseau, les collaborations s’enrichissent, les équipes enseignantes apprennent les unes des autres, les formateurs, les chefs d’établissement, les directeurs d’écoles et les inspecteurs référents accompagnent le mouvement, le territoire devient apprenant.

Afin de surfer sur cette dynamique, la JAP réserve à chaque réseau académique un espace spécifique, où l’on pourra apprécier la richesse et la coordination des actions présentées.

Bien sûr, la JAP élargit encore le champ des possibles, dans la mesure où elle permet aussi de découvrir la diversité des projets conduits dans les autres réseaux. Les participants ont l’opportunité d’aller à la rencontre d’équipes éloignées géographiquement et qui travaillent sur les mêmes thématiques (l’impact des classes dédoublées dans l’apprentissage de la lecture, la sensibilisation à la transition écologique, le développement de l’esprit critique…). La cellule « recherche, développement, innovation, expérimentation » (CARDIE) a vocation à rapprocher ces professeurs, éducateurs, personnels de direction, partenaires, chercheurs…, et à prolonger les échanges au-delà de la JAP, qui constitue un début et certainement pas une fin. C’est ainsi que cette journée donne la possibilité de rajouter à la dimension territoriale celle de problématiques récurrentes inter-réseaux.

La dernière édition de la JAP a connu un rayonnement régional avec la participation des académies de Nice et de Corse. Puisse le 21 mars 2020 voir germer les premières graines d’un projet plus fédérateur encore, impliquant l’ensemble de ces deux régions académiques. Ce sera le premier jour du printemps, époque de tous espoirs !

 

Eric PENSO

Elisabeth CARVIN

Hervé FOURMENT

 co-responsables de la JAP

 

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“Peut-on dissocier le bien-être des élèves de celui des adultes de l’école ?” par le Docteur M.T. ROUX et Sylvie DIEUMEGARD

Docteur M.T. ROUX

Médecin conseiller technique honoraire du recteur, Poitiers

Sylvie DIEUMEGARD

Professeur de philosophie, chargée de mission RH

Janvier 2019

L’institution affirme de façon récurrente sa volonté d’améliorer le bien-être à l’école, la qualité du climat scolaire et la prévention des risques psycho-sociaux. Pour autant au-delà du consensus sur les concepts, peut-on considérer qu’il existe une réelle politique visant à mettre en place des dispositifs harmonisés, et des protocoles validés susceptibles d’y contribuer? Il est permis d’en douter tant la difficulté est grande mais, modestement, c’est  l’objectif que l’académie de Poitiers a cherché à atteindre.

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Débats : une nouvelle rubrique sur le site de l’AFAE

Présentation

Cet espace, dont Alain Boissinot est le modérateur, est destiné à alimenter le débat d’idées à partir d’une sélection des libres contributions adressées par leurs auteurs à l’AFAE. Ces contributions viennent compléter les analyses développées dans la revue Administration et Éducation ou à l’occasion des colloques organisés par l’association.

Les propositions, de même que les réponses ou réactions éventuelles, devront respecter les indications aux auteurs de la rubrique Débats. Elles seront adressées à afae@orange.fr avec l’indication « rubrique Débats ».

 

Indications pour les contributions à la rubrique Débats
  1. La longueur : les contributions compteront de 8 000 à 15 000 caractères, espaces compris.
  2. L’auteur : n’oubliez pas de rappeler à la fin du texte vos prénom et nom, vos fonctions (ou celles que vous avez exercées) et l’établissement ou l’organisme dans lequel vous exercez (ou avez exercé).
  3. Les notes sont placées en bas de page. Merci d’utiliser la commande « Notes de bas de page » pour une mise en page automatique des notes en bas de page.
  4. La saisie des textes : le texte est saisi au format WORD en point .doc et rédigé en Arial 11, justifié, avec à gauche et à droite une marge de 2,5 cm.
  5. Le titre de l’article est en Arial 14 gras. Utiliser un seul niveau d’intertitres (12 gras), et ne pas les numéroter ni utiliser la mise en forme automatique des titres (pour le traitement ultérieur).

“Être accompagnant des pratiques enseignantes : linéaments d’un acte professionnel à part entière” par Christophe MAUNY et Adeline FRANTZ

Christophe Mauny

Inspecteur d’Académie, directeur des services départementaux de l’Education nationale, docteur en Sociologie, direction des services départementaux de l’Education nationale de l’Ardèche

Adeline Frantz

Professeur certifié d’Arts plastiques, e de mission Education artistique et culturelle, contractualisation des établissements scolaires et innovation, direction des services départementaux de l’Education nationale de l’Ardèche

Novembre 2018

La complexité reconnue de l’acte d’enseignement pose d’emblée son nécessaire accompagnement. La formation initiale fournit bien quelques éléments théoriques et pratiques pour comprendre la complexité du métier mais les rudiments didactiques et pédagogiques se construisent en interaction réelle. La formation continue est dès lors attendue pour questionner des sujets professionnels de fond que le quotidien entre certitudes et doutes met en exergue. Si l’accompagnement professionnel des enseignants débutants constitue une question importante, il est tout aussi nécessaire de porter un intérêt en direction d’enseignants certes plus expérimentés mais qui ne sont pas dépourvus de besoins. En conséquence, l’accompagnement est un acte professionnel en soi qui recèle ses propres complexités.

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“Parents immigrés et école dans le contexte des quartiers populaires (Roubaix)” par Hedi SAIDI

Hedi Saidi

MCF-HDR Institut social de Lille   

Novembre 2018

Pour les parents immigrés et avec la scolarisation des enfants, le retour définitif, qui est renvoyé aux calendes grecques a, en fait, surtout une fonction symbolique, la réussite « là-bas » apparaissant de plus en plus improbable. Le premier résultat de cette dynamique, c’est, à terme, de déplacer la réussite sociale : c’est « ici » qu’il va falloir réussir et non plus là-bas. Or, dans le pays d’immigration, les chances de promotion sociale par le travail sont faibles, en dehors du recours à l’appareil scolaire dont seuls peuvent, au sein de la famille, bénéficier les enfants (A. Zehraoui, 1994). Ces derniers et surtout les garçons vont donc devoir incarner la réussite d’un projet dont le père est porteur. Le chef de famille va transposer en la monnayant la réussite qu’il n’est pas parvenu à obtenir sur ses enfants dans le but de valoriser son image dans le pays d’immigration.

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“Éducation nationale : quelle délégation pour libérer les innovations ?” par Jean-Yves DELANOË

Jean-Yves Delanoë

Consultant, ex-directeur d’hôpital, ex-président du Conseil de parents d’élèves « Cornec » du lycée Charlemagne à Paris, ingénieur civil des mines

Novembre 2018

Après la réforme des rythmes scolaires, qui partait d’une idée juste, mais dont la mise en œuvre fut maladroite, voire chaotique dans certains territoires, c’est maintenant la réforme des collèges qui occupe le devant de la scène, et suscite au moins autant de protestations, de prises de paroles et d’articles que la précédente. Tous les détracteurs n’ont pas forcément lu les textes avant de s’en offusquer, et pour d’autres il s’agit d’abord de défendre l’état actuel des pratiques enseignantes, le nombre d’heures dans chaque discipline et le principe 1 heure,1 cours,1 discipline, sans se poser la question de la baisse continue ces dernières années des résultats de notre système scolaire. (Enquêtes « Pisa »).

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“Ambition scolaire et territoires” par Jean-Luc RAYNAL

Jean-Luc RAYNAL

Inspecteur Éducation nationale

Novembre 2018

Dans nombre de territoires ruraux, 60% des départements sont ruraux, où l’école est souvent le seul ou le dernier service public, l’orientation des élèves concerne souvent peu les filières d’excellence. C’est une forme de déterminisme géographique qui est à l’œuvre et qui dessert le territoire. Car souvent ce qui freine en milieu rural, ce sont les projets scolaires modestes des élèves et des parents orientés vers des filières courtes, alors que paradoxalement leurs résultats sont excellents.
L’ambition scolaire, c’est l’assurance pour le jeune de disposer d’une qualification facteur d’insertion professionnelle, et pour le territoire l’assurance de disposer d’actifs qualifiés qui viendront enrichir et servir son développement. Cette ambition se développe à partir du projet de l’élève et se nourrit de son environnement.
Quels sont l’environnement, les atouts et les difficultés de l’école rurale, dans lequel se construit le projet scolaire de l’élève et son ambition ? Comment favoriser cette ambition scolaire en milieu rural ? Quelle proposition établir pour donner corps à cet objectif ?

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“L’établissement scolaire dans la parole des ministres de l’éducation nationale : un objet politiquement non identifié” par Bénédicte DURAND et François MONTI

Bénédicte DURAND, François MONTI

IGAENR

Mars 2018

Les ministres sont rarement les auteurs de leurs discours. Inspirateurs et souvent correcteurs du travail de la « plume » qu’ils ont recrutée à leur cabinet pour ce faire, il arrive pourtant qu’ils participent à leur rédaction. Mais surtout, eux seuls assument la responsabilité de leurs déclarations à l’intention de leur administration et de leurs concitoyens. Seul le prononcé fait  foi. La parole ministérielle déployée dans les discours publics, les réponses aux questions des parlementaires ou les interventions médiatiques, sont des outils puissants de communication politique . Au rythme de leurs séquences de communication, les ministres de l’éducation nationale, face à l’ensemble de la communauté éducative, parents, professeurs, cadres de l’éducation nationale, élèves, ont dans ces occasions un auditoire potentiellement nombreux et attentif. L’objet de cette étude est de mesurer quelle place tient un des opérateurs centraux du service public d’éducation au sein de cette parole : l’établissement scolaire. Pour la cerner, dix années de transcription des prises de parole publique de cinq ministres de l’éducation nationale ont été dépouillées.

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Plus de maîtres que de classes, La professionnalisation des maitres supplémentaires

Frédérik MAROT (IEN de la circonscription 1er degré de Cluses )

Juin 2017

La loi de refondation de l’école de 2013 attribue aux écoles situées en éducation prioritaire, un maître supplémentaire dans l’objectif d’apporter une aide supplémentaire aux élèves les plus fragiles. Cet article, analyse de quelle façon, les enseignants titulaires, recrutés pour exercer cette fonction abordent cette nouvelle mission et adaptent leur posture professionnelle pour travailler au sein d’une école sans être en responsabilité d’une classe. Cette étude, prenant appui sur des ateliers d’écriture produits par des enseignants, caractérise les enjeux de cette évolution professionnelle des motivations à la construction d’une nouvelle identité professionnelle.

“Sur la territorialisation de l’Éducation nationale” par Alain BOUVIER

Alain BOUVIER (Ancien recteur, professeur associé à l’université de Sherbrook)

Juillet 2017

Ce texte concerne l’éducation en France. Ailleurs, le problème abordé dans ces quelques lignes se pose en des termes souvent différents, surtout dans les pays où l’éducation est historiquement et culturellement territorialisée. Ces questions de territorialisation ont commencé à être examinées au début des années 1990, en particulier à travers des écrits pionniers de Bernard Charlot. Dans cet article, nous considérons les territoires comme les lieux de renforcement des liens horizontaux et concrets entre les acteurs et les institutions, en vue d’élaborer et de coconstruire des projets de développement éducatif, ce qui appelle à de nouvelles formes de gouvernance locale, mais aussi globale. Ce dernier point sera peu abordé ici, nous l’avons développé dans Bouvier A. 2012.