•  Accueil
  • >    Colloques nationaux précédents

Colloques nationaux précédents

44e colloque : Temps et contretemps à l’École

L’école en crise chronique ?

 

S’il est une institution qui, de façon à la fois pratique et symbolique, marque le fonctionnement du système scolaire, c’est bien « l’emploi du temps » des établissements. Tout au long d’une année, il gouverne la vie des membres de la communauté éducative, élèves et enseignants au premier chef.

Mais l’emploi du temps n’est pas seulement affaire de chronologie ; il définit aussi les modalités d’occupation de l’espace scolaire, et la structuration des enseignements. Il s’inscrit dans un système de normes, arrêtées nationalement de façon (beaucoup trop) rigoureuse. Il incarne une forme scolaire qui, comme la tragédie racinienne, doit mettre en cohérence le temps (les heures de cours), le lieu (la salle), l’action (les tranches du programme). En 2006 déjà, un colloque de l’AFAE s’interrogeait sur cette « concordance des temps ».

Cette organisation annuelle participe d’une représentation temporelle plus large. Celle-ci s’est longtemps caractérisée par la référence à un héritage : l’éducation devait transmettre une tradition, nourrie des grands textes du passé. Elle était aussi retour de permanences : un rythme saisonnier, des rentrées jusqu’aux rites de passage de fin d’année, scandait de façon sécurisante la vie scolaire. Depuis plus de deux siècles, une autre perspective s’est imposée, tournée vers l’avenir, confiante dans la perfectibilité de l’esprit humain, selon la formule de Condorcet, et dans l’évolution des sociétés. Il s’agit désormais d’aider l’élève à se construire comme personne et comme citoyen.

Or ces imaginaires sont aujourd’hui fragilisés, et ce n’est bien sûr pas propre à l’école. Beaucoup l’ont souligné : l’avenir inquiète plus qu’il ne suscite l’espérance d’un progrès. L’activité même de l’homme semble se retourner contre lui. A l’ère de l’anthropocène, les conditions de survie de l’espèce, loin de promettre un monde meilleur, suggèrent une apocalypse. Le passé se dérobe tout autant ; ses figures et représentations traditionnelles sont mises à l’épreuve du soupçon. On a beau invoquer un « devoir de mémoire », l’histoire peine à mettre en accord les souvenirs. L’évolution de plus en plus rapide des techniques et des modes de vie, même à l’échelle d’une vie humaine, rend les leçons de l’expérience inaudibles.

Situation éminemment problématique pour l’école, qui s’était définie comme culte de la tradition et/ou comme préparation à l’avenir. Que devient-elle quand il n’y a plus de profondeur de champ, quand nous vivons dans l’immédiateté, dans l’échange « en temps réel » qu’appellent nos courriels ou textos ?

S’ajoute à cela un paradoxe. Alors même que nous vivons le temps sur le mode du présentisme, selon l’expression de F. Hartog, nous avons le sentiment qu’il subit une accélération permanente. Le présent en devient fluide et insaisissable. La figure moderne est celle du surfeur, en équilibre problématique sur une vague qui n’en finit pas de déferler. Cet effacement des références stables nourrit l’individualisme : l’homme contemporain, pour qui les institutions classiques aussi bien que les expériences passées perdent leur sens, est renvoyé à ses propres virtualités sans horizon. A défaut de rôles prédéfinis et socialement reconnus, il lui reste à entretenir des « compétences », une capacité à s’adapter à des contextes imprévisibles.

Tels sont quelques-uns des défis proposés aux acteurs de l’éducation, et d’abord aux élèves. Peut-on redéfinir les modalités de l’école dans le cadre de ces nouveaux « emplois du temps » ?

    • Entre temps long des parcours des élèves et temps court des années scolaires, comment gérer le fil du temps ? Qu’est-ce qu’« être à l’heure » dans un parcours scolaire, quand on parle de formation « tout au long de la vie »  ?
    • A quelle vitesse s’écoule le temps de l’école ? Tantôt il semble qu’il aille trop vite, soumis à la pression des programmes qu’il faut finir. Tantôt au contraire il stagne et se répète, condamnant à l’ennui (faut-il tuer le temps ?). Comment organiser les rythmes des apprentissages ? Que nous disent les sciences cognitives à ce sujet ?
    • Comment articuler travail scolaire et travail « personnel » des élèves ? Qu’est-ce que le « temps de travail » des enseignants ?
    • Qui définit les emplois du temps, que la réforme des lycées, par exemple, conduit à revoir sans cesse pour des groupes de moins en moins homogènes ?
    • Du numérique à l’intelligence artificielle, quel est le temps nouveau de « Petite Poucette » ?
    • Le temps de l’institution est devenu celui des réformes : que nous dit l’histoire, par exemple sur la question des rythmes scolaires ?
    • Comment piloter le système éducatif, entre pression du court terme qui ne cesse de générer des réformes et tentatives pour retrouver une perspective temporelle (les « lois d’orientation ») ?
    • Le temps est-il pour l’école celui de l’érosion (si le niveau de la mer démographique monte, celui du rivage baisse), ou celui du progrès et de la perfectibilité ?
    • Quelles conceptions du temps véhiculent les différentes disciplines : l’histoire bien sûr, mais aussi les lettres, les sciences ou la philosophie ? La didactique est-elle condamnée à une opposition manichéenne entre transmission d’un héritage et préparation de l’avenir ?

Alain BOISSINOT

Président du Conseil scientifique

 

 

 

Vous pouvez retrouver les actes du colloque dans le numéro 179 (2023/3) de la revue Administration & Éducation

43e colloque : Parlons des élèves… Et si on les écoutait ?“

Parlons des élèves… Et si on les écoutait ?

Il peut sembler incongru de soutenir que l’élève, « usager » et acteur majeur du système éducatif, soit largement invisible dans les débats portant sur l’école et plus spécifiquement sur les réformes, tant il en est constamment question, qu’il s’agisse des acquisitions scolaires, de l’orientation ou encore du climat dans les établissements. On sait aussi, et sous l’effet des différentes massifications, que l’expression générique qu’est la notion d’élève renvoie à « des élèves » dont l’hétérogénéité est devenue tout autant l’une des caractéristiques de l’école, que l’incarnation des difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants et les personnels d’éducation. Par ailleurs, la loi du 10 juillet 1989 a marqué un tournant, sur fond de controverses idéologiques, en affichant la volonté politique de « placer l’élève au centre du système », ce qui peut apparaître comme une réelle avancée réhabilitant les publics scolaires.  Dès lors, comment soutenir que l’élève, les élèves, restent invisibles ou à tout le moins minorés ?

Prendre toute la mesure de la place de l’élève, des élèves, au sein et en dehors du système éducatif invite à considérer autrement ceux-ci, en proposant une lecture qui réhabilite les publics scolaires tels qu’ils sont et non tels que l’institution scolaire les définit eu égard à des normes, dont celle de la réussite académique. Le défi est ambitieux car s’il peut apparaître comme une modalité particulière permettant de comprendre, du point de vue des premiers concernés que sont les élèves, le fonctionnement et les difficultés de l’institution scolaire, il soulève de nombreuses questions à commencer par les enseignements pratiques d’une telle ambition : quelles place et légitimité accorder de l’expérience des élèves, qui sont plus que des élèves, pour en faire un allié, un appui au service de leur réussite, de leur parcours ? Que faire de l’éducation informelle qui façonne largement le rapport à l’école et aux apprentissages ? Jusqu’à quel point l’institution scolaire serait prête à « déplacer les lignes » pour accorder aux élèves une réelle place, au sein de la classe, de l’établissement, à l’interface de l’école et de la vie ?

Et si, au lieu de parler des élèves, on apprenait à les écouter ? C’est à cette condition que l’on peut mieux saisir leur expérience, ce qu’ils pensent, ce qu’ils vivent, leurs aspirations, leurs épreuves… Écouter les élèves, c’est aussi s’intéresser à leurs sphères de vie qui ont pu, par nécessité, être mieux regardées durant le confinement où les professionnels de l’école ont pu se rendre compte, de manière concrète, de l’épaisseur des inégalités et de la distance entre leurs représentations et les conditions de vie des jeunes. C’est enfin réaliser que les élèves appartiennent à des univers sociaux et culturels qui sont partie-prenante de leur rapport à l’école, au savoir, au monde et à l’avenir.

C’est à ces questions et à tant d’autres, qui ont toutes la particularité de partir de l’expérience et de la vie des élèves, des jeunes pour penser l’institution scolaire dans le monde d’aujourd’hui, que la colloque tentera de répondre.”

 

Aziz JELLAB

Président du conseil scientifique


Retrouvez les actes du colloque dans le numéro 175 (2022/3) de la revue Administration & Éducation

42e colloque : “Parcours, mobilités, territoires : pour une fabrique des possibles”

Colloque national à Bordeaux et en ligne, le 27 mars 2021

Parcours, mobilités, territoires : pour une fabrique des possibles”

           Présidente du Conseil scientifique : Françoise Moulin-Civil

Le système éducatif – parce qu’il se préoccupe légitimement de l’avenir des élèves qui lui sont confiés – n’a jamais été avare de circulaires censées régir ce que l’on appelle communément l’orientation et de dispositifs censés régler la question du choix de la voie à suivre (générale, technologique, professionnelle, par apprentissage), et désormais, la question du choix des spécialités en première. Ces textes, dispositifs et autres mécaniques d’orientation et d’affectation -dont une approche historique s’impose- se sont succédé au gré des lois d’orientation et de programmation jusqu’aux derniers avatars connus : Affelnet 6e, Parcours avenir, Affelnet 3e, Cycle de détermination, Parcoursup. Cette façon de faire, qui relève d’une vision et d’un pilotage centralisés, alors même que la dimension territoriale est aujourd’hui majeure, masque dangereusement les ruptures qu’elle engendre. Elle accentue aussi le décalage entre les attentes de la société, cristallisées dans celles des familles et des élèves eux-mêmes mais aussi celles du monde économique, et un système éducatif compact, peu fluide, marqué durablement par des successions de discontinuités et de ruptures, par des conseils de classe figés dans un rituel archaïque de « propositions » et de « décisions » d’orientation, par des choix à opérer ou des non-choix à subir, d’autant plus tôt que l’on est en difficulté scolaire ou sociale, souvent les deux. Il est curieux de constater qu’en fin de troisième, un élève passe en seconde sans que l’on parle d’orientation… ou bien est « orienté » ! Ce qui devrait s’accomplir en toute connaissance de cause, dans l’appréhension objective des cheminements individuels, des capacités et des aspirations de chacun et loin de toute approche psychologisante, montre en fait que l’éventail des possibles et l’horizon sociogéographique ne sont vraiment pas les mêmes pour tous. Or, là est tout l’enjeu : dans un monde devenu changeant et exigeant en termes de compétences et d’adaptation en permanence à toutes sortes de mobilités, comment former l’individu et le citoyen d’aujourd’hui et, surtout, de demain ? Comment ouvrir aussi largement que possible le spectre des choix ? Comment informer sans déformer ? Comment entretenir une disponibilité active non exclusivement centrée sur une préparation à des métiers néanmoins essentielle ? Bref, un vrai pari sur l’avenir.

 

Axe 1

Ce pari doit nous amener à nous interroger d’abord sur le cadre de formation dans lequel les élèves devraient avoir la possibilité et, donc, la liberté de construire leur propre parcours individuel et sécurisé, certes dans un environnement social et territorial identifié, mais en bénéficiant d’une même exigence de formation ouverte. Autrement dit, comment penser une offre de formation plus en phase avec le monde nouveau et pas seulement celui de l’emploi ? Les filières classiques de formation, assez étanches même si les passerelles existent, restent-elles adaptées ? Les passerelles fonctionnent-elles ? Les filières valorisent-elles les compétences les plus adéquates ? Dans l’hypothèse où l’on pourrait aller vers un système plus « modularisé » dans lequel les voies de formation seraient plus intégrées, n’est-ce pas d’une formation refondée, plus largement interdisciplinaire – y compris dans la voie professionnelle –, que les élèves ont besoin, au collège comme au lycée, voire dans le premier cycle universitaire ? Sans méconnaître le cadre imposé par la scolarité obligatoire et la nécessité d’acquérir un bagage minimum commun comme dans la plupart des systèmes européens, sur quoi repose l’idée, dans le cycle Bac – 3, de pré-formater et de spécialiser les élèves ? De quel type de spécialisation s’agit-il d’ailleurs ? Cela se fait-il en cohérence avec le supérieur ? Tout cela devrait nous inviter à mettre en perspective la réforme en cours du lycée et du baccalauréat.

Axe 2

Ce pari doit nous amener à nous interroger ensuite sur la nécessité d’une régulation de l’offre et de la demande dans une perspective non éludable d’employabilité et d’insertion professionnelle. Comment s’organise l’offre ? À quelles exigences des territoires, des employeurs, des établissements d’enseignement supérieur répond-elle ? Comment pallier les déséquilibres évidents concernant les filières, la cartographie de leurs implantations, les structures d’accueil existant à tous niveaux (internats attractifs, logement étudiant, restauration, transports…) ? Quelle doit être la nature du contrat avec le(s) territoire(s), en particulier avec les régions qui, aujourd’hui, ont entre les mains le pouvoir – et sans doute le devoir – de régulation ? Les territoires peuvent-ils ignorer la question de la non-mobilité géographique des jeunes – pour des raisons sociales et/ou culturelles – et celle des choix d’options, de filières, de spécialités qui se font dans la proximité de vie et sous l’influence des pairs ? Peut-on ou doit-on penser une offre qui s’adapterait à la demande et à la diversité des publics plutôt que le contraire ? Quel rôle jouent les classements d’établissements (du secondaire comme du supérieur) et la floraison des salons ? Quels sont les déterminants des préférences et comment les concilier, d’un côté, avec les possibilités et besoins d’emploi tout en évitant l’ « adéquationnisme » et, d’un autre côté, avec les désirs et aspirations des jeunes ?

Axe 3

Ce pari doit nous amener à nous interroger enfin sur la résolution des contradictions qui étreignent le système éducatif français, lequel tangue sans cesse entre la culpabilité due à l’échec et la promotion des filières d’excellence. Peut-on déjouer ou assumer sans complexe l’extrême polarisation entre les sortants sans diplôme et les classes d’élite, entre sélection et équité des chances ? Comment sortir d’un système où le score et le niveau sanctionnent et engendrent la pire des autocensures, où l’éducation à l’orientation, quand elle existe, peut s’avérer contre-productive, où les diplômes et les concours sont la raison et la fin de tout, contrairement à ce qui peut se passer dans d’autres pays ? Si l’entrée au collège et l’entrée au lycée s’apparentent à des solutions de continuité, voire à des ruptures, où en chercher les responsabilités et comment y remédier ? Le cycle 3 a-t-il commencé de faire son œuvre ? Peut-on penser une telle transition entre la troisième et la seconde ? Sur quelles exigences doit se construire la transition « bac – 3 / bac + 3 », sur des « solutions numériques pour l’orientation vers les études supérieures », comme y invite le dernier appel à projets du PIA3 ? Quelle place entend prendre l’enseignement supérieur dans le processus ? Que nous apprennent, à tous ces égards, les comparaisons internationales ? In fine, le système éducatif peut-il tenir le cap de l’avenir de la jeunesse de France dans un monde européen et international qui la défie sans cesse par ses multiples sollicitations ? Peut-on seulement encore, dans une tentative holistique, parler d’orientation alors même que le monde d’aujourd’hui semble déboussolé ?”

 

Retrouvez les actes du colloque dans le numéro 171 (2021/3) de la revue Administration et Éducation

 

41e colloque : Existe-t-il une politique des ressources humaines à l’Éducation nationale ?

Colloque national à Rouen, les 22, 23 et 24 mars 2019

« Les effectifs des personnels de l’Éducation nationale  ont longtemps été mis en parallèle avec ceux de General Motors ou de l’Armée rouge. La comparaison avait pour but de tenir ce ministère pour ingouvernable (le nombre), ingérable (les statuts), irréformable (l’idéologie réputée y régner). L’évolution du marché automobile a eu raison du constructeur. La dislocation de l’Union soviétique a entraîné la disparition de son armée. Qu’en est-il de l’Éducation nationale, confrontée à des mutations décisives, partagées par de nombreux pays mais inscrites dans une histoire singulière ? Comment concilier gestion de masse et reconnaissance de compétences singulières ? Comment harmoniser cadre national et autonomie locale ? Comment prendre en compte les spécificités d’un « magistère » inscrit dans le projet de la Cité, les attentes d’une « profession » exercée dans le cadre d’un parcours personnel, les exigences d’un « métier » accompli au sein de successives équipes éducatives ?

Premier axe de réflexion : les métiers de l’Éducation nationale. Que reflète leur diversité ? Comment est-elle mise au service de la réussite des élèves à l’échelle locale ? Comment est-elle organisée de manière efficace et efficiente aux échelles locale (où le rôle des chefs d’établissement est essentiel), académique (à l’heure de leur reconfiguration) et nationale (historiquement déterminant) ? Cette diversité est redoublée par la complexité des systèmes éducatifs, des autorités de tutelle, des statuts et des corps, voire des disciplines. Comment concilier sur le terrain besoins fonctionnels et devoirs statutaires ? Quel rôle peut jouer l’échelon académique dans un cadre national ? Anciennes ou récentes, les identités professionnelles sont confrontées à d’importantes évolutions : massification et hétérogénéité accrue des publics, réorganisation des parcours, développement des usages numériques et transformation du lien pédagogique. Quelles difficultés et quelles éventuelles souffrances, mais aussi quelles perspectives nouvelles pour les enseignants et les personnels éducatifs ? Quels changements dans les attentes à l’égard de l’École ? dans le statut social et la reconnaissance des enseignants ?

Deuxième axe : la gestion des personnels et de leurs carrières. Au problème récurrent d’une gestion de masse peinant à faire place aux équipes et aux individus qui les composent se sont ajoutées les fractures territoriales et la diversification des parcours professionnels. Comment repenser le recrutement des personnels ? Comment assurer leur formation et notamment celle des enseignants? Comment articuler formations initiale et continue ? Comment fonder sur un dialogue régulier et confiant entre l’institution (exprimant ses besoins) et ses artisans (formulant leurs vœux) le déroulement d’une carrière qui doit inclure une mobilité concertée et raisonnable et ne peut ni ignorer pratique réflexive, évaluation et formation, ni renoncer à encourager et promouvoir, à accompagner et le cas échéant reconvertir ?

Troisième axe : la valorisation fonctionnelle des acteurs. Elle est inséparable des notions d’ « établissement », d’« équipe éducative » et de « gestion des ressources humaines de proximité ». La diversité de l’équipe éducative traduit la complexité d’une action pédagogique qui ne se réduit pas à une simple transmission de connaissances. Son existence devrait pouvoir répondre aux attentes d’acteurs qui déplorent leur isolement. Elle reflète le projet d’une Cité qui persiste à faire de l’École le fondement et le modèle d’une démocratie renouvelée. L’affectation des personnels peut-elle continuer d’ignorer les attentes de l’établissement ? La formation continue peut-elle être construite indépendamment des équipes et des contrats d’objectifs ? L’(auto-)évaluation des personnels, réalisée à l’aune de la réussite des élèves, peut-elle s’abstraire de cette dimension collective ?

Ces ambitions ne recoupent-t-elles pas in fine celle de la valorisation des artisans de l’École ? De leur reconnaissance et de leur bien-être ? De la réussite des élèves et du projet républicain ? »

Gérald Chaix. Président du Conseil scientifique

retrouvez les actes du colloque dans le numéro 163 (2019/3) de la revue Administration et Éducation :

40e colloque : Politique(s) de l’éducation : des idéologies au pragmatisme ?

 

 Colloque national à Lyon les 16, 17 et 18 mars 2018

En consacrant son colloque 2018 à ce thème, l’AFAE souhaite réfléchir aux relations de plus en plus complexes que le projet éducatif entretient avec la sphère des politiques. Depuis la République de Platon et la Révolution française, on sait bien que l’éducation est étroitement liée à l’organisation de l’espace civique : former l’individu est (aussi) former le citoyen. Mais si l’éducation conserve évidemment une dimension politique, celle-ci s’inscrit dans un espace et un temps beaucoup moins univoques que naguère. Le champ lui-même du politique se laisse de plus en plus difficilement caractériser par les lignes de force anciennes. Les lieux de décision paraissent multiples et parfois incertains. Le reflux des grandes idéologies conduit à douter de leur valeur explicative, et l’on voit apparaître le souhait d’approches plus pragmatiques.

Sur quoi se fondent aujourd’hui les politiques éducatives ? Entre idéologies et constats scientifiques, sociaux ou économiques, comment se construisent les partis pris (et les prises de parti) en matière de politique de l’éducation ?

Entre mondialisation et volontés de décentralisation, voire d’autonomie des établissements eux-mêmes, où se prennent aujourd’hui les décisions ? Et qui sont les nouveaux acteurs des politiques de l’éducation, au moment où bien des jeux de rôles traditionnels semblent rencontrer leurs limites ? Le développement du numérique et des nouveaux médias a bouleversé les modes d’accès au savoir, dont l’école a de moins en moins l’exclusivité. Le champ de la politique éducative ne se résume pas au politique officiel, revendiqué en tant que tel. La société civile agit de façon plus informelle mais très active : comment prendre en compte cette nouvelle dimension ?

C’est aussi le temps des politiques éducatives qu’il nous faudra interroger. Il est devenu banal de constater l’accélération du tempo politique, et de s’inquiéter de la pression du court-terme, contradictoire avec le projet éducatif lui-même. Comment, derrière les changements en dents de scie (souvent liés à des marqueurs politiques), identifier et préserver les constantes et le véritable temps de l’action éducative ?

Alain Boissinot, Président du conseil scientifique

 

 

Retrouvez les actes du colloques dans le numéro 159 (2018/3) de la revue Administration et Éducation :

39e colloque : Ne laisser aucun élève au bord du chemin : utopie ou feuille de route ?

Nancy les 10, 11 et 12 mars 2017

Notre culture éducative française est fortement empreinte d’universalisme, de démocratisation, de « réussite pour tous ». Ces valeurs nous ont permis de construire depuis plus d’un siècle, un système éducatif de plus en plus exhaustif et inclusif. Il est indéniable que ce système et ses acteurs ont réussi une élévation remarquable de la formation et du niveau de qualification de la grande majorité des jeunes. Mais ce principe universel se traduit souvent par l’uniformité prescriptive des pratiques, par l’unicité de l’excellence, et par des difficultés grandissantes à prendre en compte les « singularités » des élèves. La réussite pour tous n’est pas aujourd’hui la « réussite de chacun »… Lire la Problématique du 39e colloque par Catherine Moisan, Présidente de l’AFAE

Le Programme et la liste des ateliers

Bibliographie complète

Introduction bibliographique

Les actes du colloque dans la revue Administration et Éducation (cliquez sur l’image)

Les films de présentation du 39e colloque AFAE

Les deux films de présentation (version courte et version longue) ont été réalisés par Canopé Nancy, nous les en remercions chaleureusement.

Les conférences en ligne – Nancy 2017

L’ESENESR a été associée à cet événement et vous propose quelques vidéos filmées lors de ce colloque, un grand merci pour leur précieuse collaboration.

Il y a 35 ans, une prise de conscience des difficultés scolaires - Claude Pair

Table ronde : la Région Grand Est, des singularités territoriales

Ne laisser aucun élève au bord du chemin, notre priorité - William Marois

Fusion jeunesse et la persévérance scolaire au Québec - Gabriel Bran Lopez

« La Région Grand Est : singularités territoriales des populations scolaires, un défi pour la réussite de chacun » – Les contributions des participants à la table ronde

Patrice Caro, professeur à l’université de Caen, CNRS UMR ESO–Céreq

Cathia Batiot, IEN à Vitry-le-François

Vers une évaluation positive

Philippe Rivieyran, principal du collège Erasme

Le cas du collège Érasme en REP+ à Strasbourg

Libres contributions des intervenants au colloque

38e colloque national : Laïcité, intégration, éducation : la République et son école

Laïcité, intégration, éducation : la République et son école

Nîmes, 18, 19 et 20 mars 2016

Depuis plus de deux siècles, les enjeux éducatifs ont partie liée avec la construction républicaine elle-même. Rien d’étonnant donc si, sous la pression d’une actualité souvent tragique, l’opinion publique interpelle aujourd’hui l’école : fait-elle suffisamment pour défendre et illustrer les valeurs de la République, à commencer par celles qui en constituent la devise : Liberté, Egalité, Fraternité, et pour donner un contenu à l’ambition de laïcité dont l’affirmation coïncide avec les débuts de la Troisième République ?

Cette question appelle un effort d’analyse : les valeurs auxquelles notre société se réfère ne peuvent se suffire d’un discours incantatoire, mais doivent être (re)pensées pour guider efficacement l’action. Elles ne sont pas seulement un héritage, donné une fois pour toutes, mais bien plutôt un projet dont le sens est sans cesse à réinventer.

Le défi adressé à l’Ecole se joue aussi dans toutes les situations de la vie quotidienne des établissements : comment faire vivre concrètement la charte de la laïcité ? Comment mettre en œuvre un Enseignement moral et civique qui, loin de se réduire à une nouvelle discipline, a l’ambition de revivifier l’ensemble de la scolarité ? Comment trouver, dans le respect de la laïcité, la juste façon de considérer la place du religieux dans le monde contemporain ? Et, à l’horizon de toutes ces questions : comment faire pour que l’école s’affirme effectivement comme facteur d’intégration de tous dans une société républicaine ?

Alain BOISSINOT (Ancien recteur, Président du Conseil scientifique du colloque 2016)

Le Programme
Les ateliers
Les conférences
Bibliographie
Sitographie

37e colloque national : L’autonomie pour quoi faire ?

L’autonomie, pour quoi faire ?

Rennes, les 27, 28 et 29 mars 2015

“Rendre autonomes élèves et étudiants est depuis toujours, de manière plus ou moins explicite, l’objectif des pédagogues qui fondent sur lui leur propre revendication d’autonomie. Plus récente est la volonté de faire des lieux d’apprentissage – avant tout supérieurs et secondaires – des établissements autonomes, dans un souci affiché d’efficacité et au nom d’un management, public ou privé, nouveau. Le cadre institutionnel ainsi que les outils supposés favoriser cette autonomie tout en la contrôlant, ont été progressivement mis en place au cours des dernières décennies. Les résultats sont-ils à la hauteur des ambitions ? Suffit-il d’améliorer l’existant ? Faut-il franchir de nouvelles étapes en matière de gestion des ressources humaines, d’articulation des projets locaux et territoriaux avec des programmes et des curriculums nationalement définis, d’évaluation des établissements, des équipes et des individus ? Doit-on repenser ces multiples autonomies à l’ère du numérique ? Mettent-elles en danger le pacte républicain ? Sont-elles une exigence démocratique ? “

Gérald CHAIX, ancien Recteur, Président du conseil scientifique du 37ème colloque national de l’AFAE

Pour aller plus loin :

Le Programme
Les ateliers
Les vidéos en ligne : 1, 2, 3, 4, 5
Conférence de Gérald Chaix
Conférence de Bernard Hugonnier
Bibliographie

34e colloque national : Enjeux internationaux pour les professionnels de l’éducation : mieux connaître pour mieux agir

Enjeux internationaux pour les professionnels de l’éducation : mieux connaître pour mieux agir

Strasbourg, 16, 17 et 18 mars 2012

Qu’il s’agisse de la construction européenne, de l’impact des grandes enquêtes internationales de type PISA, de la circulation au-delà des frontières d’idées relatives à l’éducation – mais qui sont parfois originaires d’autres horizons politiques ou économiques – ou même des compétences nécessaires à nos élèves face à un marché du travail fortement internationalisé, des questions liées à des perspectives internationales font de plus en plus souvent irruption au cœur de nos pratiques professionnelles. A la clé, se trouve aussi la question du positionnement du système éducatif français en Europe et dans le monde : est-il si différent qu’on le perçoit souvent ? Si oui, que penser de ces différences ? Faut-il s’interroger sur l’héritage d’une exception française en éducation, avec un devoir d’inventaire informé de ce que d’autres systèmes sont ou réalisent ? Ne faut-il pas aussi se demander si l’éducation française, ses acteurs comme ses chercheurs, sont suffisamment présents – pour s’exprimer comme pour écouter – dans les divers cadres internationaux où se discutent et se travaillent des stratégies, des recherches, des idées relatives à l’éducation au futur ?

Roger-François GAUTHIER et Alain BOUVIER (Présidents du Conseil scientifique du colloque 2012)

Le Programme

36e colloque national : Peut-on réformer l’école ?

Peut-on réformer l’école ?

Versailles et Marly-le-Roi, 04, 05 et 06 avril 2014

Peut-on réformer l’École ? Pourquoi cette question puisque l’École ne cesse d’être réformée depuis un demi-siècle, de la loi Edgar Faure à celle de Vincent Peillon ? La question est cependant pertinente car, chacun en a conscience, toutes ces réformes n’ont pas permis d’atteindre les objectifs visés par leurs concepteurs. . Le ‘‘mammouth’’ cher à Claude Allègre a su résister . La réforme de l’école reste à faire.

Christian PHILIP (Ancien recteur, Président du Conseil scientifique du colloque 2014)
Le Programme