Témoignages présidents de l'AFAE

1999-2001 : Présidence d’Alain Michel

1999-2001 : Présidence d’Alain Michel

L’AFAE de 1993 à 2017

Alain MICHEL

Mon témoignage de président de 1999 à 2001, actif au sein de notre association depuis 25 ans, vise à évoquer, sans nostalgie excessive, quelques moments marquants de mon vécu de l’AFAE, ainsi que des personnalités ayant contribué au fil des ans au rayonnement de l’association.

 

Mes premiers pas à l’AFAE (1993-1994)

J’ai découvert l’AFAE en 1993, alors que j’étais conseiller auprès de Claude Thélot, alors directeur de l’évaluation et de la prospective (DEP). Suivant notamment les dossiers internationaux, j’étais membre du comité directeur du CERI à l’OCDE et de la Commission française auprès de l’UNESCO. J’avais été chargé de la rédaction du rapport de base pour l’évaluation du système éducatif français,  et à ce titre amené à rencontrer André Lafond et Henri Dieuzeide, les deux vice-présidents du conseil d’administration de l’AFAE. Ils me proposèrent d’écrire un article pour le numéro 1993/2 de la revue Administration et éducation, qui portait sur le pilotage national et académique du système éducatif. J’écrivis à cette fin un article introductif théorique sur « Le pilotage d’un système complexe : l’Éducation nationale ». La revue se limitait alors à 91 pages et avait commencé sa transformation avec des articles plus nombreux et plus denses, et des notes de lecture rédigées notamment par deux proviseurs à la forte personnalité : Marguerite Gentzbittel[1] et Jean-Pierre Berland. Ce fut pour moi tout à la fois l’occasion de devenir membre de l’association, membre du conseil scientifique préparant le XVIe colloque national de 1994 sur le thème de « L’école dans son environnement », d’entrer dans le tout nouveau comité de rédaction de la revue et d’écrire un autre article pour le n° 1994/1 sur « L’éducation à la citoyenneté ».

 

Une participation croissante aux activités de l’association (1994-1997)

Ces premières responsabilités me conduisirent à connaître et apprécier plusieurs collègues membres du CA, notamment le président d’alors, Paul Ricaud-Dussarget, Michèle Sellier, Jean-Pierre Berland, David Parkes – que je revis souvent ensuite à l’Institut européen d’éducation et de politique sociale (IEEPS) – mais aussi, bien sûr, les piliers historiques de l’AFAE : André Lafond, ancien président, Bernadette Satin et Paul de la Taille. Peu après ma participation au colloque de l’AFAE en mars 1994 où j’animais la table ronde, je fus nommé IGEN et je développai mes contributions à l’AFAE, notamment par plusieurs notes de lecture, la coordination du n° 1994/4 sur les travaux de l’OCDE sur l’éducation, la rédaction d’autres articles pour notre revue, et la participation à la préparation et l’animation du colloque national de 1995. Cette même année 1995, j’entrai aussi au CA, tout en restant au comité de rédaction. Dans le cadre de la préparation au colloque de mars 1996 sur « L’école est-elle à l’heure de son temps ? », je rédigeai un article « Pour une stratégie systémique du changement » et plusieurs notes de lecture. Je garde un excellent souvenir de la table ronde de ce colloque que j’ai eu le plaisir d’animer, avec un casting de fortes personnalités : Robert Ballion, Dominique Peccoud, jésuite, secrétaire général du BIT à Genève, Yvon Robert, IGAEN et maire de Rouen, Jean-Pierre Soisson, maire d’Auxerre et Pierre Saget, alors secrétaire général du Conseil national des programmes et futur IGEN. Le programme de ce colloque 1996 incluait aussi une conférence d’Alain Boissinot, alors directeur des lycées et collèges, et du professeur Renaud Sainsaulieu.

 

L’antichambre de la présidence et le 20e anniversaire de l’AFAE (1998)

1998 fut un autre moment fort de l’AFAE : son 20e anniversaire. Il me revint de coordonner la préparation du XXe colloque national sur le thème « Sous le regard de l’Europe : forces et faiblesses de l’école française ». J’eus l’honneur d’animer la table ronde internationale à laquelle participèrent Walo Hutmacher (université de Genève), Alejandro Tiana (université de Madrid et futur secrétaire d’État), Hilary Steedman (London School of Economics) et Pierre Dasté (chef du service de l’IGAEN). Le programme incluait aussi une conférence de Walo Hutmacher et une autre de Claude Thélot (directeur de la DEP). Lors de ce colloque, je devins aussi vice-président du CA.

Dès le mois de juillet se tint la première réunion de préparation du colloque de 1999 sur le thème « Fractures sociales, fractures scolaires » pour lequel j’écrivis dans le n° 81 de notre revue (mars 1999) l’article « L’éducation en quête d’équité », les autres auteurs étant notamment Robert Ballion, Marie Duru-Bellat, Yves Dutercq, Claude Pair et Claude Thélot. Peu avant le colloque national, en mars 1999, j’intervins à un colloque régional de l’AFAE à Lille avec Anne Barrère et Dominique Schnapper.

 

Une présidence relativement brève mais très prenante (1999-2001)

Le colloque de 1999, qui coïncida avec mon élection à la présidence, à laquelle je succédai à Paul Ricaud-Dussarget, commença par une conférence introductive de Jean-Michel Berthelot (professeur à l’université de Toulouse), suivie d’une table ronde animée par Jacky Simon (IGAEN, médiateur de l’EN) à laquelle participaient notamment Robert Ballion et Catherine Moisan (IGEN), notre présidente actuelle. A cette occasion, j’avais préparé une bibliographie, exercice que j’ai renouvelé presque chaque année jusqu’en 2016.

Le thème choisi pour l’année 2000 était particulièrement passionnant : « Quel sens pour l’école républicaine au 21e siècle ? » La liste des auteurs du numéro 85 (mars 2000), que j’ai coordonné,  permettait de couvrir assez largement le sujet avec le recul historique nécessaire : Guy Coq, François Dubet, Philippe Joutard, Claude Lelièvre, Christian Nique, Claude Pair, Dominique Schnapper, etc.

A l’occasion de ce numéro, j’avais pensé utile de constituer aussi un comité scientifique de la revue, comme c’est le cas pour la plupart des grandes revues scientifiques. Ce comité international réunit des experts de l’éducation, parmi lesquels Robert Ballion, Norberto Bottani (OCDE), Françoise Cros (Université Paris V et INRP), Lise Demailly, Marie Duru-Bellat, Jean-Paul de Gaudemar, Claude Lelièvre, Christian Nique, Claude Pair, Dominique Schnapper, Claude Thélot, Alejandro Tiana et Bernard Toulemonde.

La dimension internationale de l’association se manifestait aussi par notre activité au sein du Forum Européen des administrateurs de l’éducation, alors présidé par André Lafond, et qui nous amena notamment en octobre 1999 à un programme d’études de cinq jours au Portugal, incluant des séminaires aux universités de Lisbonne et d’Evora. Il fut suivi d’un séminaire de trois jours sur la prospective de l’éducation (dont je fus le coordonnateur scientifique) organisé par l’OCDE, l’Union européenne, Futuribles, le ministère de l’EN et l’AFAE, à l’ESPEMEN à Poitiers… puis un colloque régional (académies de Nantes et Rennes)  de l’AFAE à Nantes ; toutes ces activités ont été évoquées dans la revue Administration et éducation.

Le XXIIe colloque national (mars 2000) sur « l’école républicaine au 21e siècle » fut un franc succès avec une conférence introductive d’Antoine Prost, une table ronde plutôt houleuse animée par Claude Pair avec Philippe Joutard, Claude Lelièvre et Henri Péna-Ruiz, et une conférence de clôture de Bernard Toulemonde, ainsi que 10 ateliers d’un très bon niveau de réflexion. En mai 2000, je participai avec Jean-Pierre Helt, membre du CA, à un séminaire de 3 jours à Zaragoza dans le cadre du Forum européen organisé par Juan Salamé, fidèle correspondant de l’AFAE en Espagne de 1999 à 2018.

Je terminai l’année en coordonnant avec Françoise Cros  le numéro de la revue sur le thème « Administrer pour innover » et en écrivant plusieurs notes de lecture sur ce sujet. Et déjà, nous préparions pour mars 2001 le XXIIIe colloque national sur le thème de « L’autorité au sein du système éducatif », ouvert par une conférence de René Rémond et clôturé  par une conférence de Jean-Paul de Gaudemar. La table ronde animée par Jacky Simon (IGAENR) réunissait André Legrand, Viviane Bouysse (future IGEN), Bernard Thomas (IGEN), David Parkes (membre historique de l’AFAE) et, last but not least, Lydie Klucik, proviseure, élue en 2000 membre du CA, et aujourd’hui rédactrice en chef ajointe de notre revue.

Ce colloque avait été précédé de trois textes introductifs publiés dans le numéro 89 (2001/1) de la revue et écrits par Marc Debène, Claude Durand-Prinborgne et Jean-Pierre Obin. Ce numéro que je coordonnais portait sur le thème de la GRH à l’Éducation Nationale, avec des articles de Philippe Claus, Pierre Dasté, Béatrice Gille, Juan Salamé, Jacky Simon, Bernard Toulemonde, et d’autres auteurs proches du terrain.

Je ne pouvais que m’investir fortemement dans la coordination du numéro suivant (2001/2) portant sur la thématique « Gérer, évaluer, innover », pour lequel j’écrivis l’article introductif « Évaluer pour piloter ». Ce numéro rassembla des articles d’Alain Mingat et Sophie Morlaix (IREDU), Philippe Bernoux (université Lyon II), Lise Demailly (université Lille I) et Yannick Tenne. Il comporta aussi un dossier sur le Forum européen des administrateurs de l’éducation piloté par André Lafond.

Ce numéro paraissant en juin 2001, soit après mon souhait de quitter la présidence de l’association en mars pendant le colloque national, pour des raisons d’emploi du temps surchargé, me permit de présenter mon successeur Bernard Toulemonde et de remercier tout particulièrement André Lafond pour son soutien constant et précieux ainsi que le rédacteur en chef de la revue : Guy-Roger Meitinger.

Je restai néanmoins membre du CA, du comité de rédaction et des comités scientifiques de pratiquement tous les colloques nationaux qui ont suivi…Je continuai également à produire des notes de lecture régulières : plus d’une centaine de 1993 à 2017.

 

Un engagement dans l’association jusqu’à aujourd’hui : quelques moments marquants

Après une année 2002 relativement en retrait, j’animai la table ronde du XXVe colloque national sur le thème des mixités, entre une intervention d’Agnès van Zanten et la conférence de clôture de Luc Ferry, alors ministre de la jeunesse, de l’Éducation nationale et de la recherche…J’entrepris également d’orienter mes activités au sein de l’association dans deux directions différentes : les partenariats – en particulier dans le domaine des relations internationales – et la revue.

Devenu en 2002 vice-président du CA de l’Institut européen d’éducation et de politique sociale, alors dirigé par Ms Jean Gordon, membre du comité de rédaction de notre revue, je commençai à développer une coopération entre AFAE et IEEPS qui prit en charge une nouvelle rubrique européenne et internationale dans notre revue. Début 2003, je coordonnai un numéro de la revue sur la réforme de l’éducation en Grande-Bretagne, en proposant comme auteurs les principaux acteurs de cette réforme que je connaissais personnellement. Les années suivantes, je contribuai surtout à développer les liens entre l’AFAE, les associations « Éducation et Devenir » et EPICE, ainsi qu’avec l’ESPEMEN où j’intervins plusieurs fois en tant qu’IG mais aussi représentant de l’AFAE.

Puis en 2006, Alain Warzée, qui avait succédé à Bernard Toulemonde, me demanda de devenir rédacteur en chef de la revue pour remplacer Guy-Roger Meitinger, nommé proviseur au lycée français de La Haye. De façon générale, la qualité des thèmes choisis et la qualité des articles a permis de développer et maintenir au fil des ans une image très positive de l’association. Je m’investis donc avec enthousiasme dans cette nouvelle tâche qui demande beaucoup de temps et de contacts pour trouver les bons auteurs et tenir les délais de parution…

Parmi les  numéros de la revue que j’ai coordonnés en tant que rédacteur en chef entre 2006 et 2008, je citerai

  • le n° 113 (2007/1) sur la mise en place de la LOLF (avec des articles notamment de J-R. Cytermann et J-P de Gaudemar),
  • le n° 114 sur « Parcours et compétences », qui suivait l’élection d’Alain Bouvier comme président du CA, avec une forte implication de Paul Quenet et Yannick Tenne, et des articles de Xavier Darcos, Jean-Paul Delahaye, Bruno Racine (alors président du Haut Conseil de l’éducation),
  • le n° 115 sur les actes du XXIXe colloque national intitulé « Réussites des élèves, performances des établissements » (avec des conférences de Georges Felouzis et de Christian Forestier),
  • le n° 116 (2007/4), pavé de 205 pages sur « L’élitisme républicain en question » avec des articles de C. Bébéar, A. Bevort (professeur au CNAM), D. Bloch, C. Boichot, J-R Cytermann, M. Debène, M. Duru-Bellat, J.-P. Delahaye, C. Lelièvre, M. Sellier, etc.,
  • le premier numéro de l’année 2008 sur la culture numérique et les réseaux, préparé en étroite coopération avec A.-M. Bardi et J.-L. Durpaire (IG), J.-F. Cerisier (université de Poitiers) et B. Cornu (CNED).

 

Fin 2008, après une participation au colloque régional de Dijon et la préparation du n° 120 (2008/4) de la revue, je quittai la rédaction en chef et c’est Paul Quénet qui prit le relais avec l’appui de Yannick Tenne comme adjoint. Je continuai néanmoins à participer activement au comité de rédaction, et mentionnerai les numéros de la revue pour lesquels ma contribution a été relativement importante :

  • d’abord, le n° 129 (2011/1), coordonné avec Evelyne Bevort (CLEMI) sur « L’école à l’ère du numérique,
  • puis le numéro 145 (2015/1) sur « Le ‘’choc’’ PISA ? » que j’ai coordonné avec Xavier Pons et qui m’a pris beaucoup de temps, notamment du fait d’un casting international nécessitant un important travail de traduction et de révision de certains textes.

 

Mon témoignage a beaucoup concerné la vie de la revue Administration et éducation car je considère qu’elle est la principale vitrine de notre association et le principal vecteur de nos réflexions. Enfin, je voudrais remercier tout particulièrement Alain Boissinot, Gérald Chaix, Paul Fayolle, Jean-Claude Rouanet et Michèle Sellier pour leurs nombreuses notes de lecture qui constituent une tâche un peu ingrate mais ont fortement contribué à l’intérêt de la revue.

Alain MICHEL

IGEN honoraire

[1] Marguerite Gentzbittel était proviseur du lycée Fénelon à Paris. Son livre, Madame le Proviseur, paru en 1988, avait inspiré la série télévisée éponyme.

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