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Les activités en académie

Conférence-débat : “Quand la question de l’identité de genre entre à l’école par la porte du Bulletin Officiel”

Conférence-débat : “Quand la question de l’identité de genre entre à l’école par la porte du Bulletin Officiel”

Quand la question de l’identité de genre entre à l’école par la porte du Bulletin Officiel

Avec  Arnaud Alessandrin

Jeudi 03 février 2022, de 9 h à 11 h
Soit en présentiel au lycée Nicolas Brémontier (152, cours de l’Yser, Bordeaux)
Soit en visioconférence

Inscriptions du 20 janvier au 1er février 2022

 

Présentation

Le B.O. de l’Éducation Nationale n°36 du 30 septembre 2021 reprend circulaire du 29 septembre de la même année qui a pour titre : Pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire. Elle concerne les enseignements primaires et secondaires. Son sous-titre, « Lignes directrices à l’attention des personnels de l’Éducation Nationale », prévient son lecteur du caractère général des préconisations qui vont lui être adressées. Le détail de leur mise en œuvre relèvera de l’établissement  ou des personnels  directement concernés.

Si la volonté de lutter contre toute forme de discrimination est en phase non seulement avec les politiques mises en œuvre dans les écoles, collège et lycées ; elle fait également parfaitement écho aux valeurs portées par l’École et ses acteurs.

Force est de constater, toutefois, que le cadre général qui est posé soulève d’autant plus de questions quant à sa déclinaison qu’il n’outille pas le lecteur pour y répondre. Ainsi, et sans être exhaustif, peut-on s’interroger sur l’invitation faite aux personnels des établissements d’« écouter », « accompagner » et « protéger ». Est-ce une disposition innée pour tous ? Les parcours professionnels ont-ils donné à chacun les compétences pour répondre à cette demande ? Les personnels sont-ils eux même écoutés et accompagnés ?
De la même manière, les injonctions liées à l’utilisation d’un prénom d’usage et les préconisations liées aux locaux (toilettes, chambres d’internat etc.) représentent une vraie complexité tant dans la réalisation matérielle que dans le travail d’acceptation à conduire en direction des autres élèves et des familles ; peut-être également en direction d’un certain nombre d’acteurs au sein de l’École.
Enfin, le texte aborde quelques aspects de la prise en compte des élèves transgenre sans envisager tous ceux qui manquent cruellement de cadrage. Quel barème appliquer, par exemple, à une évaluation certificative en EPS ?

Face à ces interrogations laissées sans réponse par un texte qui ouvre le champ des possibles et qui laisse les acteurs de l’Éducation souvent dépourvus, il nous a semblé pertinent de proposer, dans le cadre de l’AFAE, un moment d’échange et de réflexion. Ce d’autant plus que la question des élèves transgenre qui s’invite dans notre actualité, fait écho à toutes les luttes contre les discriminations que nous tentons de conduire avec plus ou moins de bonheur.

Arnaud Alessandrin, sociologue dont les travaux, notamment sur la question de la transidentité, sont nombreux et font référence, a accepté d’éclairer et de nourrir notre réflexion dans le cadre d’une conférence débat.

Arnaud Alessandrin est docteur en sociologie de l’université de Bordeaux où il a soutenu sa thèse intitulée « Du ‘transsexualisme’ aux devenirs trans » (2008-2012). Il y est actuellement chargé de cours et enseigne la sociologie du genre et des discriminations. Il est l’auteur de nombreux livres et articles sur le sujet des transidentités, du genre et des homophobies : « La transidentité » (Harmattan, 2011) ; « La transyclopédie » avec K.  Espineira et M-Y. Thomas (Des ailes sur un tracteur, 2012) « Géographie des homophobies » ; avec Y. Raibaud (Armand Colin, 2013) ; « Genre ! », avec B. E-Bellebeau, livre qui réunit plus de 40 auteurs autour de 70 fiches sur le genre (Des ailes sur un tracteur, 2014) ; « Sociologie de la transphobie » avec K. Espineira (MSHA, 2015). En 2017 il collabore avec Mélanie Bourdaa et publie « Fan et Gender studies : la rencontre »  (Téraèdre, 2017). Une suite du livre est parue en 2019 chez le même éditeur : « Fan et Gender studies : le retour« . En 2018 et 2019 il poursuit ses études sur les questions de genre et de santé et publie « Sociologie des transidentités » (Cavalier Bleu ed.), « Parcours de santé / parcours de genre » avec A. Meidani (PUM) et « Actualité des trans studies » (EAC ed.). En 2020, aux éditions Bord de l’eau, il sort « Santé LGBT » (livre collectif co-dirigé avec J. Dagorn, A. Meidani, G. Richard et M. Toulze). Fin 2020, toujours avec Johanna Dagorn, il publie « Quel est le rôle de la ville dans la lutte contre les discriminations ? » (MSHA ed.). 2021 débute avec la publication d’un nouveau recueil d’articles sur le genre, édités par les éditions double ponctuation et se termine par la sortie du livre « Que faire de nos dégouts? » (Eclisse ed.) avec Brigitte Esteve-Bellebeau et Rogelio Esteve. De nombreux autres articles sont disponibles en ligne.

En 2013, Arnaud Alessandrin devient rédacteur en chef de la revue « Miroir / Miroirs » dont il dirigera les numéro 1 (« Grindr mon amour », 2013) et 3 (« Mariage pour tous : un an… et après ? », 2014). La même année, il lance la revue « Les cahiers de la transidentité » avec K. Espineira et M-Y. Thomas. Tous trois ont également créé en 2011 l’ODT (Observatoire Des Transidentités), interface d’expertises et de visibilités trans. Après avoir quitté l’ODT en 2015, il est nommé avec Johanna Dagorn à la direction de la nouvelle revue « Les cahiers de la LCD -Lutte Contre les Discriminations » en décembre 2015 (revue du CGET et de l’ACSE). Tou.te.s deux dirigeront le premier numéro intitulé « La ville face aux discriminations » (2016) ainsi que le premier Hors-Série de la revue, intitulé « Droits culturels et lutte contre les discriminations » (2018). En 2019 la revue sort son 10ème numéro.
Enfin, les activités d’Arnaud Alessandrin sont fortement ancrées du côté des recherches de terrain. Après sa thèse sur les transidentités (2008-2012), il effectue une recherche sur la place du cancer dans les transitions trans (2013-2014) puis réalise une enquête quantitative sur la transphobie avec K. Espineira (2014). Cette dernière est récompensée par le prix Pierre Guénin (pour l’égalité des droits). Après avoir terminé une recherche CNRS portant sur l’effet de la socialisation genrée sur les parcours de santé (2014-2017) avec A. Meidani ainsi qu’une recherche sur la santé des LGBTI (2017-2018), il s’engage dans une étude portant sur les parcours de santé dans les Quartiers Prioritaires de la Ville (Fondation de l’Avenir, 2018). Il poursuit actuellement ses recherches sur ce qui lie les questions de genre et celles de santé à travers une enquête financée par l’IRESP (2018-2021), toujours aux côté d’A. Meidani ; ainsi qu’une recherche sur le rôle des témoins en situation de discrimination avec J. Dagorn. En 2021 il lance, avec les CHU, l’ARS et la région de Nouvelle-Aquitaine une recherche sur les parcours bariatriques et la grossophobie (2021-2023).

Ses activités en termes de recherche-actions l’amènent en 2014 à coordonner l’Observatoire Bordelais de l’Egalité (dispositif local de recherche et de veille sur les discriminations). Avec l’association ARESVI, il codirige avec Johanna Dagorn de très nombreuses recherches sur les femmes, leurs déplacements et leurs expériences de la discrimination (à Poitiers, Limoges, Niort ou Angoulême entre 2015-2019), dont une pour la ville de Bordeaux qui reçoit le label « Sexisme pas notre genre » en 2016. De 2016 à 2017, il pilote une enquête qualitative sur le sentiment de discrimination dans les Quartiers Prioritaires de la Ville. En 2018-2019 il lance, toujours avec Johanna Dagorn et l’Observatoire Bordelais de l’Egalité, une nouvelle enquête sur la place des LGBTI dans la ville. Tou.te.s deux reçoivent en 2018 un trophée d’honneur de la ville de Bordeaux pour leurs recherches et continuent de s’engager auprès de municipalités dans la mesure des discriminations (notamment Mérignac et Rennes en 2019, Pau en 2020 ainsi que Bordeaux Métropole en 2021-2022).

A côté de ces activités, Arnaud Alessandrin monte en 2009 l’Exposition photographique « Tina » à la Maison des femmes de Bordeaux. Cette série sera publiée en annexe dans son premier livre « La transidentité » (Harmattan, 2010) et sera exposé à la Galerie Christina (Bordeaux, 2010) et aux rencontres de la photographie de Rennes (2011). En 2012 il propose une lecture croisée des œuvres « Mes parents » d’Hervé Guibert et « Retour à Reims » de Didier Eribon à la Manufacture Atlantique (Bordeaux). En 2015-21016, il co-crée le site « Vivre mon genre », composé de vidéos et de témoignages à destination des mineurs trans. En 2017, il participe aux conférences TedX avec Johanna Dagorn pour une intervention intitulée « Harceler n’est pas jouer ». En 2018, il co-scénarise avec Johanna Dagorn, la bande dessinée « Lou ou une chronique du sexisme ordinaire » (sur des dessins de C. Lemaire) qui sera exposée à la fondation EDF en Juin de la même année. Toujours en 2018, il travaille aux côtés de D. Bobée et R. Cheneau dans l’écriture du feuilleton « Mesdames, messieurs et le reste du monde » pour le Festival d’Avignon, pièces qui seront reprises au théâtre national de Rouen en 2019. En 2019-2020 il accompagne le metteur en scène D. Gauchard pour son spectacle « Nu ». Le spectacle sera joué à Avignon en Juillet 2020 -festival annulé pour cause de Coronavirus et reprogrammé en 2021. En 2022 se jouera « Herculine Barbin » au TNBA (sous la dir. de C. Marnas) spectacle pour lequel il est conseiller artistique.

Enfin, depuis 2019, Arnaud Alessandrin est membre du conseil scientifique de la DILCRAH (Délégation Interministérielle de Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBTphobe). En 2020, France 3 lui consacre un reportage dans le cadre de la série de portraits « La parole libérée».

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