27e colloque national : De la classe à l’établissement : responsabilité individuelle, responsabilités collectives

De la classe à l’établissement : responsabilité individuelle, responsabilités collectives

Marly-le-Roi, 11, 12 et 13 mars 2005

Une tenace tradition professionnelle tend trop souvent à opposer, dans notre système éducatif français, une culture pédagogique et une culture administrative, et à faire ainsi obstacle à l’indispensable travail en commun des enseignants et de leur encadrement. Refusant la fatalité de cette dualité de cultures antagonistes, le XXVIIème colloque de l’AFAE vous propose de dépasser les réticences ou les malentendus auxquels elle a pu donner lieu dans les établissements, en examinant comment mieux mettre les enseignants en mesure d’exercer des responsabilités collectives au sein de leur collège ou de leur lycée, et de s’associer au fonctionnement à la fois pédagogique et administratif de leur établissement.

Il ne faudrait pas noircir le tableau de cette distinction des cultures : il existe heureusement de nombreux exemples de travail commun entre les pédagogues et les administratifs, dans nos établissements : certaines fonctions, déjà, comme celles de professeur principal, ou de chef de travaux bousculent ces frontières ; de nouvelles modalités pédagogiques (IDD, TPE, PPCP, etc.) présentent de nombreuses opportunités de projets collectifs qui peuvent faire évoluer la fonction pédagogique au sein des équipes ; enfin, des expériences innovantes ont permis la participation des enseignants à la vie de l’établissement, dans le cadre de pratiques ou de dispositifs à la fois pédagogiques et administratifs.

Mais comment exploiter ces avancées ou ces innovations ? Comment susciter la prise de responsabilités ? Les expériences déjà en cours dans certains établissements peuvent-elles être étendues, voire généralisées ? Dans quelles conditions ? En quoi la conception d’un projet peut-elle fédérer tous les acteurs d’un établissement autour d’objectifs communs ? Comment donner sens aux différents conseils, les rendre moins formels, et en faire des instances de conduite réellement concertée de l’établissement ? Comment, enfin, assurer à tous les acteurs une maîtrise partagée des indicateurs et des outils de pilotage ?

La culture professionnelle des personnels de direction, leur formation même, les incitent-elles à évoluer vers un exercice plus participatif des responsabilités ? Ne peut-on aussi s’interroger sur la formation des professeurs, et sur les moyens, dans les établissements, de concilier dynamique de projet et continuité, innovation et permanence ? Qu’en est-il dans le premier degré ? Et dans l’enseignement privé ? Les expériences de fonctionnement chez nos voisins européens peuvent-elles nous apporter un éclairage comparatif utile ?

Autant de questions d’actualité qui seront abordées dans le cadre des conférences, des ateliers et de la table ronde du XXVIIème colloque, et auxquelles nous essaierons de répondre avec vous, les 11, 12 et 13 mars prochains, en cernant les différentes approches qui permettent de passer de la classe à l’établissement, et de la responsabilité individuelle de l’enseignant aux responsabilités collectives qu’impliquent l’efficacité du service public d’éducation et la qualité de l’enseignement, conditions de la réussite des élèves.

Alain WARZÉE, Inspecteur général de l’Éducation nationale, Président de l’AFAE

Le programme

28e colloque national : Concordance et discordances des temps de l’éducation

Concordance et discordances des temps de l’éducation

Caen, 17, 18 et 19 mars 2006

L’École n’échappe pas aux tensions nées, dans nos sociétés, d’une accélération générale des phénomènes économiques, politiques et sociaux et des pratiques culturelles : elle en est sans doute un des révélateurs. Mais son ambition, ses pratiques et ses finalités s’en trouvent elles-mêmes questionnées.

Comment concilier en effet le temps long d’un apprentissage, qui accompagne le développement d’un enfant et d’un jeune adulte et n’en finit pas de se prolonger – il ne connaît d’ailleurs aujourd’hui plus de terme puisque la formation s’inscrit tout au long de la vie -, avec les diktats d’immédiateté et d’instantanéité de nos cultures médiatiques ? comment articuler l’épanouissement de chaque élève avec les obligations normées de résultats ? la mise en place de politiques qui engagent les générations à venir et la gestion quotidienne d’un système complexe ? la prise de décision à long terme et l’exigence politicienne de résultats tangibles immédiats ? la standardisation des cursus et des programmes et la plasticité indispensable à la gestion des groupes et des personnes ? la transmission des savoirs et des connaissances dans toute leur dimension patrimoniale et la nécessité de s’adapter à ce qui est et surtout à ce qui n’est pas encore ?

On le voit, ce n’est pas seulement l’éducation en tant que pratique parfois discordante par rapport aux phénomènes culturels contemporains qui est en question, mais l’École elle-même comme institution, sa gestion et son évaluation, sa double inscription dans le prospectif et dans l’actuel, son articulation avec son environnement, familles ou collectivités.

L’enjeu de l’éducation est sans doute plus que jamais de construire de la continuité dans cette discordance des temps et des injonctions culturelles, et de permettre à chaque enfant de reconnaître son parcours personnel à long terme dans l’offre collective et normée que lui présente l’école. Si le décalage des temps, voire leur discordance, est donc essentiel au projet éducatif, les temps de l’éducation subissent désormais une tension plus forte, née de cette dictature de la vitesse, pour reprendre la formule de Paul Virilio, qui exige de l’enfant, du professeur, de l’établissement et de l’institution de rendre des comptes immédiats et d’attester des résultats rapides alors qu’ils prennent en charge des processus lents.

Ce XXVIIIe colloque de l’AFAE doit être l’occasion de nous interroger sur ce jeu de concordance/discordances, d’harmonies et de dissonances qui sont au cœur des projets éducatifs et des organisations qui structurent l’École. Nous essaierons, grâce à des voix diverses – ainsi que le veut l’esprit de notre association – celles d’élèves, de parents d’élèves, d’enseignants, de chefs d’établissements, d’inspecteurs, de cadres du Ministère de l’Éducation nationale, de chercheurs, de responsables de collectivités territoriales, d’aborder ce thème dans toute sa complexité et sa richesse, par des conférences, des tables rondes et ateliers, en ayant à cœur de penser ce qui peut être fait pour rendre toujours plus efficace un système dont l’ambition est d’abord, de façon démocratique, d’enrichir le temps de formation de chaque individu, de l’accompagner dans son devenir adulte et citoyen et de faire advenir ses projets individuels et la promesse collective dont sa réussite participe.

Alain WARZÉE, Président de l’AFAE

Le programme